- simarre
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• 1606; it. zimarra; cf. chamarrer♦ Anciennt Longue robe d'homme ou de femme, d'une riche étoffe.♢ Mod. Partie antérieure de la robe des magistrats. — Relig. Soutane d'intérieur.⇒SIMARRE, subst. fém.HIST. DU VÊT.A. — 1. [Aux XVIe s. et XVIIe s.] Longue robe d'apparat portée par les notables, les seigneurs et notamment par les sénateurs vénitiens. Des seigneurs en simarre de velours (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 6). Cette pourpre vineuse plongée dans l'or qui est comme le fond triomphal des apothéoses vénitiennes (...) qui teint les simarres des doges (FAURE, Hist. art, 1914, p. 443).2. P. anal., littér. Longue robe de femme. Elle sanglote, la tête appuyée contre une colonne, les cheveux pendants, le corps affaissé dans une longue simarre brune (FLAUB., Tentation, 1874, p. 61). Laissant glisser autour d'elle la simarre dont elle était uniquement revêtue, elle se dressa devant moi, comme une idole (TOULET, Mariage Don Quichotte, 1902, p. 216).B. — 1. Soutane d'intérieur à camail adhérent et fausses manches. Le vaste foyer de la cheminée, presque aussi rouge que la simarre du cardinal ne parvenait pas à réchauffer cette sorte de petit parlement (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 271).2. Robe de dessous portée par certains magistrats ou par certains professeurs d'université. L'orateur des Communes avait une longue simarre de satin noir (...) et moins de perruque que le lord-chancelier. Il était majestueux, mais inférieur (HUGO, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 148). [M. Rezeau] est là, sur le mur, toque en tête et rabat sous le menton, la moustache déployée, toute une ferraille exotique épinglée à la simarre rouge des professeurs de droit (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 257).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: -are; dep. 1740: -arre. Étymol. et Hist. 1619 chimarre « ample vêtement d'une riche étoffe, porté par les hommes ou les femmes » (GUERSON, Sermons ou analogies divines du Verbe, p. 61 ds BRUNOT t. 3, p. 222); 1626 cimarre (doc. ds A. JOUBERT, La Bibliothèque et le mobilier d'un Lieutenant particulier au Siège royal de Château-Gontier, p. 30); 2. 1704 (Trév.: Simarre. Ce mot se dit encore présentement d'une espèce de robe de chambre que des Prélats, et les Magistrats mettent quelquefois par dessus leur soutane); spéc. 1794 « longue robe portée par certains magistrats » (CHAMFORT, Max. et pens., p. 38). Empr. à l'ital. zimarra, att. au sens 1 dep. av. 1566 (GRAZZINI ds TOMM.-BELL.), lui-même empr., avec dissim., à l'esp. zamarra (v. chamarre). Fréq. abs. littér.:39. Bbg. HOPE 1971, p. 303.
simarre [simaʀ] n. f.ÉTYM. 1606; cimarre, XVIIe; ital. zimarra; cf. aussi moy. franç. chamarre et samarre, de l'esp. zamarra. → Chamarrer.❖1 Anciennt. Longue robe d'homme ou de femme, d'une riche étoffe. || Seigneurs en simarre de velours (→ Rotonde, cit. 3).1 Il y eut un moment où Charles X, habillé d'une simarre de satin cerise galonnée d'or, se coucha tout de son long aux pieds de l'archevêque.Hugo, Choses vues, II, I.2 Mod. Robe de dessous de certains magistrats (→ Habillement, cit. 8; hermine, cit. 5; retrousser, cit. 1). || La simarre du chancelier ou garde des Sceaux.3 Soutane d'intérieur, avec camail adhérent et fausses manches.2 Mais, à ce moment, un cardinal entra, vêtu de l'habit de ville, la ceinture et les bas rouges, la simarre noire, lisérée et boutonnée de rouge.Zola, Rome, p. 79.
Encyclopédie Universelle. 2012.